samedi 29 mars 2014

Les mythes de l'entraînement pour le dos


Dr Stuart McGill est professeur de biomécanique de la colonne vertébrale à l’Université de Waterloo en Ontario. Les gouvernements, les entreprises, les experts juridiques, les athlètes d’élite et les équipes sportives provenant du monde entier lui demandent conseil. Les cas les plus difficiles lui sont souvent référés. Il a écrit plusieurs livres sur le sujet dont ; Low back disorders, Ultimate back fitness and performance,… S’il y a un expert en ce qui a trait au dos, c’est bien lui (Université de Waterloo, département de kinésiologie 2014).

Dans le vidéo ci-bas, le Dr Stuart McGill vous fera part de quelques mythes vis-à-vis l’entraînement visant la réadaptation des personnes lombalgiques. De plus, il fera quelques recommandations d’exercices permettant d’améliorer l’endurance des muscles du tronc.

Le tableau suivant est un aide-mémoire résumant différents mythes sur les douleurs lombaires, les blessures, les exercices, le soulèvement de charge et le renforcement des stabilisateurs.


Mythes
Réalité
Mythe 1
Les blessures au niveau lombaires sont rares.
La plupart des gens auront un épisode de douleur au niveau lombaire à moment de leur vie. Il n’est pas rare qu’une personne a une hernie discale et ne le sait même pas.
Mythe 2
Nous avons besoin d’un dos flexible.
Les personnes qui ont une plus grande mobilité au niveau lombaire sont plus à risque de développer des douleurs lombaires dans le futur. Les muscles du tronc ont pour rôle principal d’arrêter et de retenir le mouvement.
Mythe 3
Pour éviter les blessures, il faut renforcir sont dos.
Il est préférable d’avoir un dos endurant que d’avoir un dos très fort.
Mythe 4
Plier vos genoux lorsque vous soulevez une charge.
Le lever d’une grande charge devrait s’effectuer principalement avec les hanches. Une personne qui lève des charges de façon répétitive par l’entremise de ses genoux est à risque de faire de l’arthrose à cet endroit.
Mythe 5
Rentrer le ventre pour travailler le «core».
Afin de stabiliser la colonne vertébrale, il faut raidir le transverse lors de l’exécution d’un exercice. Cela permettra de réduire la charge sur les disques intervertébraux au niveau lombaire.
Mythe 6
Les redressements assis donnent une belle palette de chocolat.
Des redressements assis amènent la colonne lombaire en flexion antérieure ce qui augmente le stress sur la partie postérieur de l’anneau fibreux. À répétition cela pourrait provoquer un renflement du disque intervertébral pouvant venir irriter le nerf sciatique.

Références :
University of Waterloo (2014). Kinesiology. People profiles. Stuart McGill. Récupéré sur uwaterloo.ca : https://uwaterloo.ca/kinesiology/people-profiles/stuart-mcgill
Université of Waterloo (2011).Stuart McGill. Récupéré sur youtube.fr : https://www.youtube.com/watch?v=033ogPH6NNE

jeudi 13 mars 2014

L'activité physique et le phénomène de la douleur (Partie 2)


Il est important d'arrêter tout activité physique dès l'atteinte du point d'inflexion d'intensité de la douleur. Le point d'inflexion est le point où l'intensité de la douleur augmente durant un effort physique.Un arrêt dépassé l'atteinte de celui-ci entraînera une augmentation de la douleur et la tolérance à l'activité diminuera de plus en plus.Cependant, si le point d'inflexion est respecté, la tolérance à l'activité physique augmentera de plus en plus (Institut de kinésiologie du Québec, Le point d'inflexion de l'intensité de la douleur, 2011).

Yvan Campbell, Le point d'inflexion de l'intensité de la douleur, (2011, Institut de kinésiologie du Québec).

Il existe aussi des mécanorécepteurs, responsables de la sensibilité mécanique qui elle, s’implique dans un système nommé lemnisque médian.  Ces deux systèmes sont intimement liés de façon à ce qu’un influx provenant du système spinothalamique puisse être supprimé par un influx provenant du système lemniscal. C’est ce que l’on nomme la théorie du portillon.  Ainsi,  une stimulation de la voie lemniscale (sécrétion d'endorphine) tendrait à ouvrir cette «porte» et réduire l’influx de douleur. C’est entre autres pour cette raison que l’activité physique serait bénéfique afin de gérer la sensation de douleur, car elle ouvrirait la porte de la douleur.


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Il existe plusieurs autres bienfaits de l'activité physique sur les lombalgies chroniques dont; une diminution de l'atrophie des fibres musculaires de type II, une augmentation de la diffusion des éléments nutritifs dans les disques intervertébraux, une augmentation de la guérison des structures du dos, une diminution de la peur du mouvement (kinésiophobie), une diminution de la concentration plasmatique au repos de bêta-endorphine, une augmentation plasmatique de sérotonine postexercice et une diminution de l'inflammation dues à une augmentation de concentration plasmatique de cytokines et à la diminution de protéines C-réactive (Dr Yves Henchoz, Lombalgies non spécifiques: faut-il recommander l'exercice et les activités sportives,2011).



Références:  


Yvan Campbell, Le point d'inflexion de l'intensité de la douleur, (2011, Institut de kinésiologie du Québec).

Yves Henchoz, Lombalgies non spécifiques: faut-il recommander l'exercice et les activités sportives, (2011, Revue Médicale Suisse). Service de rhumatologie et de médecine du sport. (Lausanne,Suisse).



dimanche 9 mars 2014

L'activité physique et le phénomène de la douleur (Partie 1)



La douleur ne doit pas prendre le dessus de notre vie, il est important de garder le plus d'autonomie par rapport à sa santé. Le système nerveux intervient toujours dans le phénomène de la douleur. Il est indispensable de s'efforcer à l'équilibrer. C'est l'un des objectifs de l'entraînement spinal (Jean-François Harvey, 2011).  
  
L'importance de l'activité dans le contrôle de la douleur
  
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou évoquée en termes d’une lésion.» (Association internationale pour l’étude de la douleur, 1976)
  
Concentrons-nous sur l’aspect physiologique de la douleur. La douleur peut se diviser en deux composantes; soit la composante sensorielle et musculosquelettique (emplacement, intensité et nature) ou la composante nerveuse (régisseur de la douleur affective et motivationnelle).
  
La douleur aiguë est de courte durée et a comme fonction essentielle d’alerter l’organisme de toute menace sur celui-ci. Elle est due à une stimulation extérieure (nocicepteurs) (Purves, 2005). Celle-ci est interprétée comme message de danger dans le système nerveux central qui est le centre d’interprétation de la douleur. Le message dangereux est transmis le long de la moelle épinière par le second neurone qui se connecte dans différentes zones du cerveau. Certaines de ces régions vont localiser l’intensité et localiser la zone douloureuse (le cortex somatosensoriel) alors que d’autres seront responsables de donner un autre aspect de la douleur : l’aspect désagréable, ou émotif. C’est à ce moment qu’un signal de danger est interprété comme un signal de douleur. Cette zone s’appelle le système limbique qui est responsable de gérer les émotions. Ce système évaluera la douleur dans son contexte et déclenchera une réaction émotive face à celle-ci.
  
On appelle douleur chronique ou persistante une douleur qui dure depuis 12 semaines  ou plus. Les neurones qui transmettent le message dangereux émettent de plus en plus de neurotransmetteurs dans la fente synaptique. Le système nerveux devient alors hypersensible et déclenchera un système d’alarme à un seuil plus bas afin de maintenir le processus de guérison actif et le message de danger se fera plus facilement. Cette adaptation est en partie responsable de la chronicité d’une blessure. La moelle épinière laissera donc passer tous les signaux plutôt que de les contrôler. Elle devient donc plus sensible (sensibilisation centrale)(Howard Fields, La psychologie de la douleur, 2011). Le fait de pratiquer une activité physique permettrait d'augmenter le seuil de perception de la douleur (Dr Yves Henchoz, Lombalgies non spécifiques: faut-il recommander l'exercice et les activités sportives,2011).
 

Références:  
Jean-François Harvey, L'entraînement Spinal. Comprendre les problèmes de dos pour mieux les prévenir. (2011, Les Éditions de l'Homme). Groupe Livre Québécor Media inc. (Montréal,Québec).  

Cerveau et Psycho (2011). La douleur chronique, Édition mars-avril 2011 #44